jeudi 3 décembre 2009

Prose 2

Les Enfants Maudits
(2005)
Il est six heures du matin. Je suis couchee dans mon lit, une lassitude totale. J’entrevoie a peine le soleil derriere les rideaux et ca me fait rire-les choses importantes se voient mal. Je me sens perdu tout d’un coup dans la beaute du ciel et de la fraicheur matinale. Je ne peux pas et je ne veux pas faire de mouvements qui pourraient troubler cette joie presque paradisiaque.
Des idees me viennent en tete; des idees estranges qui me font mal, des idees qui me feraient pleurer si tu n’etais pas pres de moi. Je vois un oiseau qui survole l’ocean bleu du firmament et qui surveille d’un oeil attentive a la terre. Une feuille tombe, doucement, menee par le vent doux et tendre. Tout est Bonheur, tout est parfait dans ce silence amer des souvenirs qui m’accablent. Il ne reste que toi, ton image, la forme de ton corps dans mon lit, ton gout de moi qui me suis meme dans mes reves.
Je me suis dit que tu n’existais pas, que c’etait un jeu d’imagination que tu n’etais pas reel. Mais en te touchant j’ai compris que j’ai eu tort. Tu dors et je te regarde. Tant mieux. Nous serons a connaitre mon secret : ce matin et moi. Je te laisse dormer et je sors. Je ne sais pas ou je vais, mais je sais que je dois fuir ce Bonheur irreel pour ne pas le briser.
J’ai fait un reve cette nuit. Un reve qu’on raconte qu’aux etoiles. Il m’a brise, fait souffrir, renaitre et mourir. J’avais reve de nous deux, etrange especes de la race humaine. La douleur de la separation m’avait reveille. J’etais en pleurs.
On est tellement fragile quand on est heureux! On est fou au point d’oublier la jalousie des Dieux. Nous nous sommes moques des souffrances qui auraient pu nous etre infliger, nous disions qu’on etaient forts parce que nous etions deux, que rien ne pourra briser. Helas, ce n’est pas a nous de choisir la verite de nos vies.
Les reproches et les regrets auraient pu nous ronger et s’accumuler avec l’age. On aurait voulu quelque chose d’autre, une autre idée de l’amour et en faite ce n’etait pas toi l’ideal de mes reves, je me suis trompe. Mais sera trop tard pour se quitter. Nous aurions l’habitude de nous, une vie vecue ensemble et une vague idée de la passion. Et c’est ca qui nous lit en fin de compte. C’est le fil rouge de notre existence dont la reponse est connue vers la fin. Quand c’est trop tard pour changer quelque chose.
Je comprends que la vie sans toi ne me donne aucun envie de continuer. Mais je ne peux pas changer le cours du temps et dans une heure tu partiras, et nous ne nous reverrons plus.
Il est six heures et quelques. Je suis sur la plage et je regarde la lune qui disparait lentement sous mes yeux. Elle part discrtement, sans trop se faire remarquer laissant une trance de soie derriere elle.
Comme toi. J’ai peur de rentrer a la maison car je ne sais si tu es la ou pas. Les vagues carressent mes pieds et en marchant sur le sable j’oublie mon chagrin.
Je t’aime. Et je te laisse partir, parce que je te dois ton Bonheur car tu le merites pleinement. Je ne veux pas que tu sois seul dans ton periple et je te confie a Dieu a mon meilleur ami.
Je rentre chez nous et je te vois couche dans notre lit. Je te regarde et je t’embrasse sur la bouche.
Nous etions benis par la malediction d’amour.